Magazine spécialisée sur la finance en Afrique 100% solutions, constructive et participative.
Une revue qui s'appuie sur 4 axes: analyse, partage, témoignage et valorisation.
"Afrik Finance Review" souhaite participer au développement inclusif de l’Afrique à travers:
AFRIK FINANCE REVIEW - SORTIE 04 ENTREPRENEURIAT EN AFRIQUE
Afrik Finance Review no.3
Transformation industrielle en Afrique et les critères ESG en lien
Actualité économique: Mise en place en 2027 de la nouvelle monnaie "ECO" au sein de la CEDEAO
Afrik finance Review no.2
Evolution des Fintech en Afrique, impacts et enjeux
Actualité économique: succession de crises mondiales, quel avenir économique pour l'Afrique
Afrik Finance Review no.1
Sécurité financière au Sénégal, situation actuelle en matière de lutte anti-blanchiment des capitaux et financement du terrorisme, les règlementations en place et les perspectives.
Actualité économique: Crise malienne, quelles conséquences économiques ?
ECONOMIE NUMERIQUE EN AFRIQUE
Chers lecteurs et lectrices,
C'est avec un immense plaisir que je vous souhaite la bienvenue dans les pages de notre magazine dédié à l’économie et la finance africaine. En tant que rédactrice en chef, c'est un honneur de vous accueillir au sein de notre communauté dynamique et passionnée qui partage un intérêt commun pour les opportunités financières et les défis économiques qui façonnent le paysage africain.
Dans un continent aussi diversifié et riche que l'Afrique, l’économie et la finance jouent un rôle crucial dans le développement économique et social. Notre magazine s'engage à vous apporter des analyses approfondies, des perspectives éclairantes et des informations de qualité sur les tendances financières émergentes, les innovations technologiques, ainsi que les “success-stories” et les défis rencontrés par les acteurs du secteur économique et financier africain.
Nous sommes convaincus que la compréhension approfondie des opportunités financières, des investissements durables et des opportunités économiques est essentielle pour contribuer au progrès et à la prospérité de l'Afrique. À travers nos articles, interviews et reportages, nous visons à vous fournir les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées dans un monde financier en constante évolution.
N'hésitez pas à explorer nos rubriques variées qui abordent une multitude de sujets, des innovations financières, en passant par les initiatives de développement économique. Nous sommes impatients de partager avec vous les histoires inspirantes, les analyses approfondies et les idées novatrices qui font de la finance africaine un domaine passionnant et prometteur.
Dans ce numéro, nous avons choisi de faire une analyse approfondie sur l’évolution de l’économie numérique en Afrique, les enjeux, perspectives et initiatives en place.
Merci de nous rejoindre dans cette aventure passionnante. Votre intérêt et votre soutien contribuent à faire de notre magazine une source incontournable d'informations et de perspectives pour la finance en Afrique.
Bienvenue à bord, et que la découverte des opportunités financières africaines commence !
Fatoumata Thiaw
Par Mme Réckya MADOUGOU
Expert international en inclusion financière et mécanismes de développement
Ancienne Garde des sceaux, ancien Ministre de la justice
Ancien membre du conseil de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications
La riposte à la pandémie due au Covid – 19 a été marquée en Afrique Subsaharienne par l’adoption sous contrainte, de nouvelles habitudes. Ces nouveaux postulats ayant rythmé la vie des populations au triple plans professionnel, familial et business pendant la crise sanitaire, sont au cœur désormais de la reprise économique post -pandémie.
Dès lors, c’est la course après la montre pour ce qu’a appelé « Digitalisation of Everything », Mats Granryd, directeur général de la GSMA (GSM Association), dans sa Keynote 1 consacrée au numérique au cours du Mobile World Congress 2023 tenu à Kigali au Rwanda.
La « Digitalisation of Everything » se traduit dans nos pays par des initiatives publiques mais également par des innovations dans le secteur privé avec une croissance rapide des startups.
Divers services publics au Kenya, Rwanda, Nigeria, Ghana, Sénégal, Bénin, Togo et dans d’autres pays en Afrique sont digitalisés et continuent de l’être. Au Togo, l’Office des recettes, l’équivalent de la douane, a annoncé récemment, avoir rendu totalement digitalisés les services de création d’un Numéro d’identification fiscale (NIF) et le paiement de la Taxe sur les véhicules à moteurs (TVM). Au Bénin, c’est le processus d’acquisition de certaines pièces administratives qui est dématérialisé.
Par ailleurs, en tant que forme prédominante de connectivité dans ces pays, la majorité des services digitalisés se sert des réseaux mobiles pour atteindre les utilisateurs finaux. Ce qui a accru, ces dernières années, le nombre d’utilisateurs dans les services de communications électroniques. Ainsi, en Afrique au sud du subsaha, indique le rapport « The Mobile Economy Subsaharan Africa 2022 » de GSMA, « 40% de la population adulte est désormais connectée aux services Internet mobiles ». Nous sommes ainsi en présence de l’un des principaux catalyseurs de l’inclusion sociale, financière, voire économique. D’autant que la Fintech vole souvent au secours des populations faiblement bancarisées dans le circuit classique. En effet les services en ligne les plus répandus sont concentrés pour le moment dans les secteurs de la Fintech, de la Healthtech et l’élargissement des offres des opérateurs à travers une généralisation de la 4G et le début de déploiement de la 5G.
Cependant ces progrès restent mitigés. D’abord la problématique de la fracture numérique sur le continent reste d’acuité et fait l’objet fréquemment de réflexions à la recherche d’un modèle optimal de financement des infrastructures (cas des Partenariats Publics Privés). De même, les limites de progrès dans le digital sont inhérentes au niveau d’éducation ou à la formation des utilisateurs.
Selon les données de la GSMA, 44% d’utilisateurs des services Internet mobiles, habitant des zones pourtant desservies par le haut débit n’en profitent pas, faute de compétences en numérique. D’autres n’y ont pas accès simplement compte tenu du coût élevé.
Pour autant, les Etats, à travers diverses initiatives tentent d’adresser le défi de la formation. C’est le cas en Egypte avec le projet « Générations numériques » qui vise à « donner des compétences numériques aux jeunes, à tous les niveaux d’études, pour accroître leur employabilité tout en participant au développement du pays », selon la présentation faite par le média Agence Ecofin. Le projet égyptien prend en compte les apprenants depuis la quatrième année jusqu’au niveau universitaire et associe des entreprises de renommée dans le secteur du numérique afin de permettre à ces jeunes d’accéder aux connaissances les plus actuelles.
Dans plusieurs pays africains, outre la digitalisation des services publics, le gouvernement se préoccupe de renforcer la connectivité à travers l’accueil de câbles sous-marins, avec une ambition affichée de multiplication exponentielle du débit, pouvant accélérer la rapidité de 20 fois la capacité de la situation de référence. L’année 2023 a notoirement enregistré le déploiement de l’un des plus grands câbles sous-marins de Google, dénommé Equiano, qui relie l’Europe occidentale (Portugal) à l’Afrique du Sud (Melkbosstrand). Equiano long de ses 15 000 km, dispose de 9 points de branchement, dont la Namibie et le Togo, et envisage des liaisons vers le Nigéria et le Congo.
Une telle augmentation de capacité locale, par le truchement du renforcement des réseaux de fibre optique, devrait sensiblement contribuer à l’amélioration des résultats de programmes de développement durable lancés au cours des dernières années. Principalement dans les secteurs de l’éducation, la santé et les projets initiés dans le cadre de la transformation agro-alimentaire, basés pour la plupart sur la digitalisation. Entre autres, l’évaluation des capacités de production du producteur, de ses besoins en semences, intrants, financement et main d’œuvre, sa mise en relation avec de potentiels acheteurs notamment des industriels pourraient être pris en charge par des systèmes entièrement numériques.
Au demeurant, la réussite de ces nobles objectifs dans les pays dépend largement des modèles de partenariats entre les états et les privés et du récurrent facteur de bonne gouvernance sur le continent avec son corollaire de corruption endémique qui tuent avant terme nombre de projets à fort potentiel. Les déboires des câbles sous-marins SAT-2, SAT3/WASC ou WACS rencontrés dans plusieurs pays africains méritent une analyse approfondie.
À l’analyse, le fossé reste encore bien grand entre l’Afrique et le reste du monde. Alors qu’en occident le défi actuel est l’appropriation des outils de l’Intelligence Artificielle (IA) avec la technologie Chatgpt qui en est déjà à sa quatrième génération, l’Afrique n’a pas fini d’assoir les fondements législatifs d’une utilisation libre et épanouissante de l’Internet. De même, elle est encore loin d’une couverture numérique universelle. Ce qui dans une certaine mesure constitue un potentiel de développement non négligeable, du fait de la marge de progression.
Réckya MADOUGOU
Mmme NASSID nous a fait l'honneur de partager avec nous son parcours professionnel et sa vision sur l'économie numérique en Afrique particulièrement au Maghreb (Maroc)
Mme NASSID conseille aux entrepreneurs souhaitant s'engager dans l'économie numérique au Maroc de se concentrer sur l'innovation, la différenciation et la création de partenariats stratégiques. Il est essentiel de développer une solide compréhension du marché local, de chercher activement des opportunités de financement et de formation, et de s'engager avec les autorités pour influencer positivement l'environnement réglementaire.
Lorsqu'on me demande qui je suis, je me décrirai comme une femme déterminée et entrepreneuse dans l'âme. Mon parcours professionnel atypique reflète ma passion pour l'entrepreneuriat et mon désir de diversité dans mes activités.
Après avoir étudié les mathématiques et l'informatique, j'ai commencé ma carrière en tant que data scientist. Ensuite, j'ai élargi mes horizons en devenant business analyst, puis chef de projet, travaillant sur une grande variété de sujets dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. Parallèlement, j'ai toujours été attirée par l'entrepreneuriat, ce qui m'a poussé à entreprendre plusieurs activités en même temps.
Avant d’être responsable du processus des admissions pour des parcours, j'ai enseigné les mathématiques au sein de l'académie, tout en intervenant également dans des écoles supérieures pour dispenser des cours de langage de programmation. Par la suite, j'ai évolué vers le coaching en insertion professionnelle pour former les jeunes entrepreneurs à construire leur personal branding. Ces expériences m'ont conduit à créer ma propre marque de formation.
Mon parcours a été riche et varié, et jai finalement trouvé ma voie dans une nouvelle approche.
Cette diversité d'expériences m'a permis de développer une vision holistique de l'entrepreneuriat et du développement professionnel, et c'est dans cette approche complète que je trouve aujourd'hui ma plus grande satisfaction et mon épanouissement professionnel.
Aujourd’hui l’évolution de l’économie numérique surtout au Maghreb a pris une ascension fulgurante, Comment décririez-vous l'évolution récente de l'économie numérique au Maroc?
L'évolution récente de l'économie numérique au Maroc a été remarquable. Nous avons assisté à une ascension fulgurante, avec une adoption croissante des technologies numériques par les entreprises et les particuliers. Les secteurs clés tels que le commerce électronique, les services financiers numériques, les technologies de l'information et de la communication, ainsi que les start-ups technologiques ont connu une croissance significative. Cette évolution a été soutenue par un écosystème dynamique, des politiques gouvernementales favorables et une population de plus en plus connectée.
Quels progrès ont été réalisés en termes d'infrastructures numériques au Maroc ?
En termes d'infrastructures numériques, le Maroc a réalisé d'importants progrès. Des investissements massifs ont été réalisés dans les réseaux de télécommunications, l'expansion de l'accès à Internet, le déploiement de la fibre optique et le développement de centres de données. Ces progrès ont contribué à améliorer la connectivité à travers le pays, favorisant ainsi le développement de l'économie numérique.
Quels secteurs ont été les plus innovants dans l'économie numérique marocaine récemment ? Y a-t-il des initiatives ou des projets spécifiques qui ont marqué cette évolution ?
Les secteurs les plus innovants dans l'économie numérique marocaine récemment incluent le tourisme en ligne, l'e-commerce, les services financiers mobiles, les technologies propres, le développement de solutions logicielles pour les entreprises et les initiatives egov du gouvernement électronique. Des projets tels que "Maroc Numeric 2020" ainsi que les initiatives egov ont marqué cette évolution en encourageant l'innovation, la formation et l'entrepreneuriat dans le domaine numérique.
Quels sont les principaux défis auxquels font face les entrepreneurs dans ce domaine ?
Les principaux défis auxquels font face les entrepreneurs dans le domaine de l'économie numérique au Maroc comprennent l'accès au financement, le développement des compétences numériques, la concurrence internationale, la réglementation, la fuite des cerveaux et le retard du déploiement de la 5G. De plus, la nécessité de surmonter les obstacles culturels et de sensibiliser à l'importance de la transformation numérique constitue également un défi majeur.
Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui souhaitent s'engager dans l'économie numérique au Maroc ?
Aux entrepreneurs souhaitant s'engager dans l'économie numérique au Maroc, je conseillerais de se concentrer sur l'innovation, la différenciation et la création de partenariats stratégiques. Il est essentiel de développer une solide compréhension du marché local, de chercher activement des opportunités de financement et de formation, et de s'engager avec les autorités pour influencer positivement l'environnement réglementaire. De plus, les entrepreneurs peuvent bénéficier du réseau Technopark Maroc pour profiter des programmes d'accompagnement sur mesure destinés aux startups, ce qui peut offrir un soutien précieux en termes de mentorat, de ressources et de réseautage.
Votre dernier mot ?
Pour conclure, j'encourage vivement chacun à entreprendre.
Mon objectif est de proposer à mes clients une approche OPLIRIS, c'est-à-dire complète. Nous pourrions d'ailleurs approfondir ce sujet lors d'une prochaine interview dédiée à la liberté financière. Il y a tellement à dire sur ce thème crucial, et je serais enchantée de partager mes idées sur la manière dont une approche OPLIRIS peut conduire à une plus grande indépendance financière.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez prendre connaissance des détails et accepter le service pour visualiser les traductions.